Le øFF – DEC20/JANV21

  • Ornette – Crazy “Nôze Remix“
  • Batuk – Perpetua & Felicity
  • Bongeziwe Mabandla – Jikeleza
  • Jean Deaux – Traffik
  • Catching Flies – Silver Linings
  • Charlotte Cardin – Daddy
  • Two Lanes – Feel
  • Ibrahim Maalouf – Red and Black Lights
  • La Chica – Drink
  • Rival Consoles – Lone
  • Fhin – Quand on arrive en ville

Nous voilà en février 2021, et qui dit début du mois dit nouvelle playlist. C’est devenu pour certains et certaines une habitude, pour d’autres une découverte. En tout cas, c’est avec un grand plaisir que je lis vos retours et que je découvre votre engouement pour ces petites aventures musicales. Parmi tout le vacarme ambiant, nous sommes nombreux à nous aventurer vers un vacarme plus organisé que l’on nomme musique, comme l’on fuirait la foule pour s’en remettre aux éléments et au calme naturel à l’occasion d’une nuit en bivouac loin de tout, avec comme toile de fond une nuit étoilée, des montagnes éclairées par la lumière de la lune naissante, un feu et un peu de folie pour danser autour.
Alors sans plus attendre équipez vous de votre meilleure frontale, montez le son et laisser vous glisser dans l’obscurité chaleureuse le temps d’une nuit qui va être courte.

Faisons d’abord connaissance avec Ornette aka Bettina Kee, ex-pianiste d’Alain Bashung ou de Peter Van Poehl qui a signé il y à quelques années de ça déjà un envoûtant titre sobrement intitulé “Crazy“, pour nous dire que nous somme bien ici et maintenant et qu’il n’y a qu’une chose à faire : continuer à l’être. Beau sujet, magnifiquement mis en valeur par le remix du duo français Nôze.
Poursuivons vers un titre plus récent et une contrée plus lointaine : l’Afrique du Sud avec le collectif Batuk, qui s’est donné la belle et lourde tâche d’unifier les peuples du continent sous la bannière du rythme. Un rythme qui se fait électronique et dansant dans ce titre et qui souligne l’inépuisable richesse des cultures du pays. Sujet on ne peux plus à propos à l’heure où le communautés se font de plus en plus sectaires et méfiantes les unes des autres.
D’ailleurs restons un moment encore en Afrique du Sud avec le troisième titre de cette playlist qui, avec une foi et un amour qui réchaufferait même les moufles de Bernie Sanders, reprend des thèmes tant humains que politiques.
Le jeune chanteur Bongeziwe Mabandla pose la question : “Si je n’ai pas l’amour qu’est ce qu’il me reste ?“. Et que répondre à cela si ce n’est l’esquisse d’un sourire sincère qui, comme les différences qui nous séparent nous rappelle que nous somme tous liés.
Jolis mots, belles paroles, magnifique musique, allons découvrir un autre collectif aussi engagé : Voice For Change, projet novateur et ambitieux afin d’accompagner les femmes du Nigeria à trouver leur indépendance sociale en modifiant les normes de genre. La musicienne et réalisatrice de Chicago connu pour son expertise dans plusieurs genres et médiums créatifs, Jean Deaux nous offre “Traffik“. Une histoire pourtant sombre portée par une voix empathique et un rythme nonchalant formant un titre équilibré et simplement beau.
C’est ensuite le producteur anglais Catching Flies aux influences jazz, soul, hip-hop, et house qui va nous donner envie de laisser délier les corps avec “Silver Linings“, un vrai régal positif, plein d’espoir et de couleurs. Un vrai bon remède aux crises existentielles ou petits-tracas.
Et justement des petit-tracas Charlotte Cardin semble en avoir quelques-uns sentimentalement parlant… L’artiste québécoise qui était déjà présente dans la playlist de novembre 2020 nous montre que même avec une voix venue du cosmos nos sentiments n’en restent pas moins du domaine des petite choses humaines et de leurs paradoxes, comme le moment où nous prenons consciemment la mauvaise décision et que l’on s’en réjouis, et qu’elle raconte dans son morceau “Daddy“.
C’est bon ? Le feu est toujours allumé ? Le froid commence à se faire sentir alors stoppons quelques instants les réflexions pour de l’expérimentation. C’est les freres de Two Lanes qui vont nous présenter “Feel“, de la musique électronique qui pourrait s’apparenter à de la musique concrète.
Ce titre est en effet le résultat d’enregistrement de sons d’un piano et d’une voix, modifiés analogiquement et numériquement. Ce qui en ressort est une mélodie douce et profonde nous demandant directement si nous sommes capables de ressentir cela, et uniquement cela.
Mais quoi au juste ? Surprise…
Continuons la nuit avec le trompettiste libanais et son instrument au quart de tons, et permettant de jouer les modes propres à la musique arabe, Ibrahim Maalouf. Laissons nous envoûter par un jazz-rock occidental inspiré de musiques arabes qui motiverais une troupe de paresseux sous anxiolytiques à joyeusement se trémousser voir peut-être pour les plus téméraires à sauter un peu partout.
C’est la fête, alors partons direction l’amérique du sud, où nous retrouvons La Chica.
Franco-vénézuélienne, elle nous dit avoir une forte envie de se mettre une grande charge jusqu’au lendemain. Un moyen de nous mettre en relations avec ses traditions métissées et colorées, car cette chanson est en fait un chant pour les morts.
Alors si tout ça n’est qu’une question de respect pour le patrimoine, faites péter le blanc.
Bref, revenons à Londres avec Rival Consoles avec une des réalisations les plus matures du musicien. Portant une réflexion musicale autour du son et du silence, il choisit de réduire les parties musicales à l’essentiel en laissant suffisamment d’espace autour du son pour le laisser respirer.
Une perle cérébrale.
Et c’est là que notre nuit se termine, toujours un peu fatigués et nostalgiques. C’est l’heure de se prendre dans les bras, de regarder les braises se consumer, et de se laisser bercer par le rythme langoureux et sensuel de Fhin qui entremêle le masculin et le féminin dans le traitement de sa propre voix sur une reprise de l’opéra rock cyberpunk Starmania de 1979.
En 2021 Michel Berger et Daniel Balavoine ont toujours la côte, même en pleine crise économico-sanitico-politque. Alors ne vous faites pas de soucis, tout vas bien.

On se revoit le mois prochain pour une nouvelle aventure !

 

L'illustration_

Petit focus sur le pixel art et retour en enfance. J’ai récemment repris entre les mains quelques jeux de GameBoy, et j’ai été fasciné de voir à quel point il est possible de faire passer une message avec un cahier des charges très réduit.

Avec seulement quelques carrés de couleurs il est possible de faire passer des idées, des histoires et mêmes de émotions.

Je me suis alors penché sur le sujet et ai commencé quelques visuels dont celui-ci.

Simplifier la complexité, faire attention aux détails importants et donner suffisamment de précisions pour que le cerveau fasse travailler son imagination.

Un exercice très satisfaisant. Je vous laisse donc regarder la nuit tomber et les étoiles s’éclairer.

 

Illustration : Jolan Berard

Typographies :

Carosello par Unio

Tropikal par Gabriel Reyes

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