Le øFF – NOV20

  • Maribou State – ‘Nervous Tics (feat. Holly Walker)
  • Hanna – Perhaps (Earl Jeffers Remix)
  • Oscar Anton & Clementine – Nuits d’Été
  • Larigold – Make A Move
  • Pa Salieu – Block Boy
  • Daniel Haaksman – Corpo Sujeito (Kelman Duran Remix)
  • Christian Scott aTunde Adjuah – The Walk (feat. Sarah Elizabeth Charles)
  • Charlotte Cardin – The Kids
  • The Commodores – Easy

Prenez 40 minutes devant vous, installez vous confortablement, car ce mois-ci, nous partons dans une autre dimension.
Dans notre pérégrination de novembre, nous irons découvrir de nouveaux mondes : de l’alternative pop sur un fond de Jungle et Drum and Bass en passant par du Rap aux influences de UK Drill, nous croiserons sûrement une nouvelle espèce de Jazzman et Jazzwoman en quête de spiritualité. Alors prenez vos jumelles et votre plus beau béret, car nous nous en allons pour un safari sonore vers les profondeurs célestes dont on ne reviens que très rarement.

C’est bon ?
Alors faisons le premier pas avec Maribou State et son titre “Nervous Tics“. Un air de feel good movie qui nous parle de la panique ambiante de notre vie de saturation d’informations et de manque de réel. “Cette chanson est la prise de conscience que rien ne peut remplacer un contact et une émotion humaine“ déclare Holly Walker co-fondateur du groupe dans une période on ne plus à propos. C’est d’ailleurs en Chine que se sont rendus les deux accolytes Anglais pour composer ce morceau, non pas à Wuhan, mais à Pékin afin d’enregistrer un Guzheng (instrument à cordes traditionnel).
Mais éloignons nous un peu de la terre sur un rythme frais et coloré avec Hanna, producteur américain reconnu pour son expertise en matière de sampling et son influence jazz désynchronisé.
Ça y est, on flotte.
Profitons-en pour découvrir un petit duo français pour qui le temps ne fait que ralentir et qui rappelle les nuits d’été aux portes de l’hiver.
Oscar Anton et Clémentine sont frères et sœur, l’un au piano, l’autre au chant. Ils ont, durant le dernier confinement, réalisés ce titre humain, sincère et fragile, où l’on ressent le coté instinctif et insouciant jusque dans le clip filmé par… Leur maman.

Allez on se réveille en allant retrouver un autre piano. Celui du producteur belge Larigold qui nous à concocté un subtil mélange d’ambient aux rythmiques jungle et drum‘n bass de la fin des années 90.
Et c’est à ce moment précis que l’on abandonne un peu la sensation excitante du début du voyage pour rentrer dans quelque chose de plus sombre et de plus profond.
Et comme dans toute belle aventure, c’est à ce moment où l’on se demande si nous avons bien fait de venir jusqu’ici, et par qui ou quoi nous allons être mangé…

Et là PAF !
Nous étions partis pour fuir quelque temps le monde et voilà que dans le rétro il y a un jeune londonien de 22 ans avec le poing levé.
C’est Pa Salieu, le rappeur anglais d’origine gambienne révolté et engagé.
Dans son dernier morceau “Block Boy“, il met en garde la haute société britannique d’une nouvelle génération qui arrive et qui n’est pas là pour enfiler des perles, tout en installant des sonorités et un style qui fusionne l’afrobeat, le dancehall, le rap et l’UK drill.
C’est profond, c’est engagé et charismatique alors oui, j’ai monté le son, mais avouez que c’est bon.
Merci Pa Salieu de nous avoir rattrapé, et je vous conseille de bien monter les subs parce que là ça va taper.
Comme dans un rêve, nous nous dirigeons dans un espace froid et dur et en même temps cotonneux et chaud. C’est l’effet de la mélodie de Daniel Haaksman, DJ Allemand que nous avions rencontré le mois dernier et de Cibelle, chanteuse brésilienne à la voix tranchante et précise.
Nous voilà dans un métissage musical au carrefour des cultures européennes et sud-américaines qui nous incite à nous enfoncer encore plus profondément dans les méandres du son et des sentiments.
Et je ne connais personne de plus qualifié pour nous accueillir dans cet endroit totalement éloigné de toute certitude, dénué de doutes, affranchis des risques, et passionnément triomphant que Christian Scott et son septuor novateur aux frontières du jazz, du rock, de la soul, et du hip-hop.
Réinventant la musique au travers de concepts forts et pertinents, ils nous embarque dans une trans-groove multiculturelle et avant tout humaine aux formes encore inconnues.
Je n’ai malheureusement pas le temps d’écrire tout ce qu’il y aurait à dire sur cette formation néo jazz, mais je ne peux que vous encourager d’aller explorer par vous-même, vous n’en sortirez que grandis et profondément émus.

Il est temps pour nous de nous réveiller en douceur avec la voix de Charlotte Cardin, artiste québécoise aux chansons intimistes, entremêlant jazz, pop et électro avec un minimalisme et une sincérité presque envoûtante.
C’est à la fois l’état et le coup de grâce…
Nous aurons fini dans le plus grand des calmes après s’être enfoncé dans les profondeurs de nos âmes. Merci de la compagnie et je vous dit à dans un mois pour d’autres aventures.

Allez… je vais pas vous laisser comme ça, on va se mettre un petit Lionel Richie.
Si si, c’est très sérieux.
Remontons vite fait 43 ans en arrière vers les paillettes et les coupes bananes avec The Commodores et leur titre Easy.
Montez le son, réveillez le hippie qui est en vous en même temps que les voisins.
Bordel… on est encore vivants !

L'illustration_

Pour la playlist de ce mois-ci, j’ai eu envie de partir un peu dans l’espace.

J’ai représenté la musique comme un passage vers une autre dimension et finalement pas si éloignée.

En mélangeant des inspiration issues d’affiches Art Déco et de la bande dessinée SF des années 2000, on retrouve une identité basée sur le flat design représentatif mais aussi sur les dégradés plus réalistes.

Nous voilà donc dans les abysses ou plus près de étoiles, nous voilà comme promis dans “les profondeurs célestes“.

 

Illustration : Jolan Berard

 

Typographies :

Carosello par Unio

Tropikal par Gabriel Reyes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les relations sociales sont importantes !

Rentrons en contact sur les réseaux :